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Quel rapport entretiennent les entrepreneurs avec l’innovation ?

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Quel rapport entretiennent les jeunes entrepreneurs de pompes funèbres avec l’innovation ?

Laeticia Vigo a travaillé auparavant au ministère de la Justice, puis en EHPAD, après un diplôme d’assistante de service social et un master en gestion d’établissement sanitaire et social. Sa soeur, Elodie Habran, titulaire d’un DUT en chimie avait exercé dans l’industrie, puis dans une CPAM…

Elle se sont lancées toutes les deux en septembre 2020 dans une nouvelle aventure : la création à Sainte-Marie-aux-Chênes (Moselle) de leur agence de pompes funèbres. Elles partagent leur regard sur ce métier qui est devenu depuis peu le leur.

 

 

Pourquoi avoir choisi d’entreprendre dans le funéraire ?

Elodie (43 ans) : «Tout démarre quand nous perdons notre père – nous sommes soeurs – de façon brutale, en 2019. Cela amène à nous remettre en question. Qu’attendons-nous de la vie ? Comment se remettre en marche – c’est là que nous identifions notre force, l’accompagnement, et l’envie de travailler dans le funéraire».

Laeticia (48 ans) : « L’expérience avec les pompes funèbres, lors du décès de notre père, s’était mal passée. De cette perte, nous avons souhaité ressortir avec du positif, et naturellement, nous avons ouvert l’agence afin que les gens endeuillés vivent une plus belle expérience, soient mieux accompagnés et co-construisent avec nous leurs derniers hommages ».

 

Quelle place l’innovation occupe-t-elle dans votre projet ?

Laeticia : « C’est central. Nous voulons remettre du sens dans les obsèques, avec une personnalisation accrue. Nous voulons aussi mieux accompagner les familles, ce que le secteur ne fait pas assez. Pour préparer des obsèques, nous tenons, par exemple, des réunions sur des sujets techniques  comme le testament, la crémation, le devenir des cendres, etc. Les gens doivent savoir ce qui les attend. Nous nous sommes rapprochées de notaires, de juristes et d’associations ».

Elodie : « … et après obsèques, nous restons en lien avec les familles. Nous les invitons par exemple, à des réunions avec des sophrologues, psychologues et autres experts du bien-être. Nous sommes le dernier maillon funéraire. Nous ne lâchons pas les gens quand, justement, la solitude et la tristesse se font sentir – nous sommes encore là. En novembre, la réunion (en ligne) portait sur « l’impact du deuil sur le corps »; en décembre, c’est sur la « gestion » des fêtes quand on perdu quelqu’un. La réunion s’ouvre à tous, pas qu’à nos clients ».

 

Quelle est l’innovation qui vous inspire ?

Elodie : « Les apéros de la Mort, ces rendez-vous organisés par Sarah Dumont qui permettent de parler de façon détendue de la mort. Le titre et le concept sont forts. La mort reste un tabou, et c’est bien de la vulgariser ainsi ».

Laeticia : « J’aurais aimé inventer les hommages vidéo; ce sont des sites sur lesquels on dépose des photos, des films ou poèmes, textes divers en lien avec un défunt, et ils sont agrégés pour en faire un hommage dynamique ».

 

Vous souvenez-vous d’une rencontre qui vous a marquées ?

Laeticia : « Oui, celle d’une dame dans une association de parents ayant perdu un enfant. Elle nous dit: « Quand on allait chez les pompes funèbres, on était accueilli visages fermés… c’était déroutant ». La réflexion nous incite, quand c’est possible, à sourire, dire un mot gentil. Les têtes d’enterrement, ça ne soulage pas ».