J’ai connu le concept du QR Code funéraire il y a un peu plus de 10 ans. Fréquentant les cimetières à la rencontre d’histoires de vie, les seuls noms et dates me laissaient un sentiment de frustration. Cette idée de QR Codes ne laissait pleine d’espoirs. Malheureusement cela ne s’est pas beaucoup développé. Mon parcours professionnel m’a amenée à être responsable d’un cimetière, ce qui m’a confirmé le besoin de compléter les informations succintes présentes sur les concessions. 

En parallèle de mon activité professionnelle, j’ai repris des études de psychologie et psychogénéalogie. La psychogénéalogie, outil thérapeutique étudiant l’histoire familiale à travers l’arbre généalogique, m’a fait réaliser le besoin croissant de connaître nos origines, notre histoire.

Sentant que le temps était venu pour moi de prendre un virage professionnel, je ne suis engagée à développer ce concept de QR Codes, convaincue qu’il répondrait à un besoin, non identifié car non connu, mais réel.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons remettre la mort au centre de la vie. Parce que la vie n’est pas vaine, elle doit être conservée pour que, de son vivant, on sache qu’on va laisser quelque chose de notre passage sur terre, et à postériori que ceux que nous avons laissés nous gardent près d’eux par la mémoire et le souvenir. 

A l’occasion d’une fin de vie médicalisée (soins palliatifs) où le quotidien est focalisé sur la maladie et la mort, revenir sur l’histoire de vie est une fenêtre ouverte sur le vivant, c’est également la possibilité d’apaiser l’idée de la mort irréversible qui fait peur, d’une part parce qu’elle représente un inconnu et d’autre part parce qu’on a peur que rien ne subsiste.

Savoir que notre histoire sera conservée et transmise, c’est savoir qu’on ne tombera pas dans l’oubli. De plus, lors du départ d’un proche, la famille garde la personne vivante en quelque sorte. Si son corps est mort, sa vie est conservée et célébrée, réconfort inestimable que la personne est encore là en quelque sorte.

Histoires de vie est une passion et une conviction, celle que l’histoire ne doit pas se perdre car « chaque vie humaine est une œuvre d’art ».

Nous avons besoin de mettre du sens à ce que nous vivons, à ce que nous faisons, à qui nous sommes. Connaître nos origines et ceux qui les ont formées constitue le socle de ce que nous sommes. La mort est violente pour ceux qui restent par son côté irréversible, le moment de la séparation doit être accompagnée en tenant compte de la façon de vivre l’émotion propre à chacun. Mais l’impact d’une vie perdue est universel, dans ce sens qu’elle laisse un vide irremplaçable.

Histoires de vie se veut une entreprise humaniste car elle met l’humain au cœur de son engagement.

J’ai eu l’honneur de réaliser la biographie de monsieur Christian Labeur, fondateur de Maison Labeur Pompes Funèbres en région toulousaine dans les années 60. Sa petite-fille, aujourd’hui dirigeante de l’entreprise familiale, Carine Viguier m’a accordé sa confiance et a été ravie du résultat qu’elle a partagé avec ses proches. Elle souhaite commercialiser mon produit dans ses 3 agences, le concept répondant parfaitement, selon elle, à un besoin actuel au moyen d’un concept tout aussi actuel qu’est le numérique.

Actuellement, je travaille à faire connaître mes valeurs à travers moi, pour développer un réseau de confiance avec les différents acteurs du funéraire qui seront ensuite amenés à commercialiser mon produit en connaissance de ce qui se cache derrière le QR Code, à savoir un engagement à permettre de conserver l’histoire, de coloriser les cimetières et de mettre l’humain au cœur de mon activité.

J’aimerais mener mon projet à l’international et embaucher le personnel nécessaire à la réalisation de biographies partout dans le monde.

De plus, j’aimerais un jour lancer mon entreprise familiale de pompes funèbres dans ma commune et ainsi créer des emplois avec une vision humaniste commune, celle que « chaque vie est une œuvre d’art » et qu’elle doit être choyée et jamais oubliée.